On existe qu'à travers le regard des Autres

Réponse à Jacky LARGUET,Qui m'a refait surgir l'adolescence avec cette photo:


  Larguer le passé, faite des ronds sur les ondes de la mémoire... hisser les voiles du temps d'avant... les plus belles photos sont celles oubliées et qui ressurgissent. À tu remarqué comme l'on s'habitue à nos photos souvenir, comme l'on se décalque sur celles-ci, comme on les statue, (j'avais cette tête là. / ) 
Puis paf! (ou splatch!) une photos vous arrive avec un autre angle, il faut vite rassembler ses synapses avant que les ailes amères viennent nous brouter ce qu'il nous reste des perceptions de notre enfance.

Donc décodons, décodons cette intrusion du temps passé dans notre réel:

En premier plan sur la table de chêne: 
Un classeur des feuilles éparses et horreur, une chef à mollette- il me vient immédiatement à l'esprit un poème surréaliste:

Trusquin, palmer,pieds à coulisse.
Huile minérale et sanguine,
Étaux limeur limaille de fer.
Mécanique Verdol et
Bistanclaque dans ma gueule.
 
Au second plan: deux profs dont j'ai totalement zappé les noms. Ils sont plus jeunes que nous maintenant, mais j'ai quand même l'impression qu'il viennent du fond des âges. 
Ils font bien fatigués, affaissés, il sont assis et nous debout.

Derrière les maîtres (Qui maîtrisent?), les élèves (jusqu'à quelle hauteur?);

On va faire de droite à gauche pour ne pas finir par moi-

-Dans l'uniformité des bleus de travail-La tête en arrière qui marque la distance, à la lèvre ce mépris ricanant de l'adolescent joyeux mais caractériel-
J'ai retrouvé une annotation d'un bulletin scolaire de l'époque-"Esprit fantasque, devra faire des efforts s'il veut réussir dans l'industrie."-Je précise que j'ai travaillé dans une usine de tissage de la croix rousse pendant un an-j'ai vite arrêté, la rythmique des métiers à tisser ne me convenait pas à l'ouïe.

-Toi, Bien droit dans tes bottes-Mon copain à qui je semble tripoter la cravate (ai-je une bague à la main droite ou est-ce une poussière?) Avé la coupe à la Beatles.

-Les deux jumeaux (Doit on mettre un "S" à jumeaux puisqu'il y en a, en principe, toujours deux, ne serais-ce pas un pluriel redondant? Il eu fallu que je le demandasse à ce prof de français chauve dont j'étais plus ou moins la tête de turc. Dans le doute je vais donc mettre un "X") qui lisaient du Sartre et nous servaient à l'occasion de souffre douleur. (leur coté Laurel pas vraiment Hardy)

-La tête entre eux ??? 

-Le coude sur l'un des jumeaux (lequel?) FLORES- Il me ramenait des cartes postales d'Espagne (encore une de mes collections à la con)
- Je me souvient surtout d'un jour où, moi, participant à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne), je me posait cette question mystique: "Pourquoi que les curés y on plein de fric et d'or et que le petit Jésus à dis que les pauvres etc...." Florès m'observa bizarrement et me déclara: 
-"Tu crois à ces conneries"
-"Pourquoi? On n'est pas obligé?" 
Je devint immédiatement en raisonneur pas raisonnable athée. C'est pour cela que depuis j'ai toujours raison, puisque dès que j'ai tord, avec raison, je change. Cela s'appelle l'adaptation, et il parait que pour rester en vie, c'est pas mal.

-Derrière Flores ???

-Je me rappelle vaguement celui qui est à coté de Flores.

-J'ai carrément oublié l'avant dernier.

-Je revoie le dernier à gauche qui essaie de te faire symétrie avec sa cravate, il t'arrive à peine à l'épaule. 
On le sent sérieux dans une attitude de futur contre maître. (Mais peut être à t-il fini délinquant, braqueur de banques. Va savoir.)

Je revoie bien ces ateliers sordides où l'on nous dressait à la mécanique.
Un prof qu'on appelait "Babasse" et sur qui, dans notre sadisme adolescent, nous faisions tombé les armoires de vestiaire en fer qu'il tentait de nous faire souder .
Bouboule le prof de math qui était fan d'Opéra. (admirateur de Tony Poncet)
Les filles que l'on convoitait de loin- Une que l'on appelait Hector- et que l'on accompagnait à son bus en face de la Salle Molière. Et qui était si grande (pour moi) que je m'asseyait sur le parapet pour lui "rouler des pelles".
La Duchère, où l'on allait chez toi écouter entre autre les disques d'Hector.
Et encore plein de choses, bien que j'ai tendance à mélanger les années.

Le plus marrant c'est qu'un ancien de "Combe Blanche", le lycée ou j'ai passé (?) mes études secondaires. A pris contact avec moi parce qu'il avait retrouvé ma trace par un ancien des "Tchèques" sur "Copain d'avant"  (Je subodore que c'est toi). Il m'a envoyé une lettre où il m'a esbroufé par sa mémoire. Moi qui malgré ma mémoire d'autiste, ai toujours eu du mal avec les noms propres (pas avec les sales).

À se revoir. Gaurdon'

 

.Jacky LARGUET à GAURDON'

..notre dernière entrevue date d'environ une vingtaine d'années nous avions pris un café a la cafète de Parilly ou tu sévissait comme documentaliste je crois ? ...tu n'avais pas changé jeune au milieu des jeunes ! t'en souviens tu ? J'ai lu quelques trucs sur votre site ...ya du lourd ! du costaud ! tu te souviens de ma passion pour Hector...j'ai toujours le disque impec ! et Brassens , Gaurdon "c'est d'la faute à mes parents , si je suis un délinquant...."nous avions tous les deux,quelques goûts et idées "compatibles",tu écrivais des chansons pendant les cours ..la mesure et le rythme avec ton crayon....pour mémoire , le prof de français c'était Zozo.....ceux de la photo ,le père Genevey et Arsène qui se balladait avec la clope au coin des lèvres en nus pieds avec chaussettes toute l'année......tu le "fascinais" un peu ,en revenant de l'armée, j'étais passé le voir à l'école ,il m'avait parlé de toi , si j'avais des nouvelles , il avait découpé un article de journal qui parlais de toi , comme "chanteur à textes engagés" (1967 je crois)il y avait Bobinot prof de techno...le souffre douleur...tous ceux là sont bien centenaires maintenant..souvenance de Flores bien sûr nous prenions le car ensemble à la gare de Vaise...Et les montages photos que tu me faisais à la MJC..et le curé "branché "de ton quartier qui drivait les jeunes des Etats..les Tontons flingueurs , nous étions les premiers fans...les répliques du film , déjà nous avaient"interpelé...pas beaucoup avait (à notre age ) le génie et le talent d'Audiard , je me souviens que celle qui te plaisait , au début du film, le Mexicain sur son lit de mort , convoque ses associés....."j'avais dit pas de gonzesses....."et la petite "tata" tape sur l'épaule de Fritz " bon et bien je vais attendre dehors "...et "les marins qui font des phrases" et "touche pas au grisby  salope !" etc etc..Mes auteurs préférés sont resté San Antonio , Audiard, et Jean Yanne mon livre de chevet actuel est son dictionnaire des mots qu'il y a  que moi qui les connais .(je le lis et relis de temps en temps depuis 10 ans ...).encore un qui manque.!Tu es resté fidèle à l'image que j'avais de toi...quand j'ai vu vos sites les photos vidéos..etc etc , tout me semble conforme au  Jean Claude que j'ai connu en 64/65.....la vache , déjà !!! c'est dommage que la vie disperse tout ça , j'aurai bien fais un petit bout de route avec vous...J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir , ça me ferai plaisir, j'habite en Savoie ,mais je vais de temps en temps à Lyon , et pour te revoir , je peux y aller que pour toi !
 Continues comme ça , survole dans ton immaginaire délirant toute cette merde qui nous pollue la vie.
Bien amicalement Jacky

 

GAURDON' à Jacky LARGUET

Depuis trois semaines je m'éclate à faire un concept : QU'EST CE QU'ON EST SÉRIEUX QUAND ON A 17 ANS.
J'enregistre, dès que j'en ai le temps, tous les morceaux, composés mais non enregistrés dans les années 60- (j'en ai dénombré une bonne centaines) comme tu vois je ne vais pas m'ennuyer.
Surtout s'il me prends l'envie par la suite (ou en même temps) de me faire les année 70...
D'autant que je continue à faire dans le bruit.
J'ai essayé de gardé tout en l'état, retrouver la voix et les naïveté de l'époque.
Pour qui? Pourquoi? D'abord pour moi, et pour faire rire mes potes.

 

 

Jacky LARGUET